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Joseph KABILA opère une révolution de palais au sein des FARDC et de l’ANR


APARECO - 15 juin 2007

Pour tenter de sauver la face et donner un semblant d’espoir aux marins d’un navire qui sombre inexorablement, Joseph KABILA vient de procéder à ce que ses griots qualifient déjà de « chambardement » et de « nettoyage », à la tête des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), de la Police Nationale ainsi que des services de renseignement civil (ANR) et militaire (DEMIAP). Trente deux ordonnances signées!

C’est ainsi que le Lieutenant général Dieudonné KAYEMBE MBANDAKULU (Kasaï Oriental mais né au Katanga) a été nommé chef d’état-major général des FARDC en lieu et place du lieutenant général Philémon KISEMPIA SUNGILANGA. Ancien des FAZ comme son prédécesseur, KAYEMBE fut nommé vice ministre de la Défense le 15 mars 1999 dans le gouvernement de M’Zee Laurent Désiré KABILA.

Le général major Rigobert MASSAMBA MASUNGI (Bas Congo) prend quant à lui la tête de la Force aérienne.
Le général Didier ETUMBA (Equateur), ancien chef des services de renseignement militaires est nommé à la tête de la Force navale. Quand on connaît le zèle dont cet officier a fait montre pour traquer les ennemis de Joseph KABILA, on est en droit de se demander si sa nouvelle affectation constitue un éloignement après les services rendus, ou s’il s’agit plutôt d’une mission spéciale visant à renforcer la surveillance de la frontière liquide entre Kinshasa et Brazzaville, frontière tant redoutée par le pouvoir à Kinshasa à cause de la présence des exilés militaires de l’autre côté de la rive. Mais si nous considérons le dénuement total dans lequel se trouvent les Forces navales congolaises, nous sommes enclin à croire à l’hypothèse d’un simple éloignement. A moins que….

Il est toutefois nécessaire de noter que le Général Gabriel AMISI (Maniema) et proche du Rwanda (RCD Goma) conserve son poste à la tête de la Force terrestre ! On ne touche pas aux hommes du Chef !

Le général John NUMBI (Katanga) quitte la Force aérienne et devient Inspecteur général de la Police Nationale à la place du général KATSUVA (Nord Kivu). Cet ancien militant actif de la JUFERI de Gabriel KYUNGU et fidèle parmi les fidèles de Joseph KABILA, était désigné pour négocier avec Laurent NKUNDA à Kigali au nom du Président de la République. Et c’est au moment où NKUNDA commence à révéler les secrets de leur négociation pour une raison non encore connue que Joseph KABILA décide d’éloigner son mandataire ! Pourquoi ?

Le tonitruant Colonel RAUS CHALWE a été muté dans le Bandundu. Patron du très célèbre laboratoire de torture des services spéciaux de la Police, cet officier ne serait plus dans les bonnes grâces du Raïs ! On l’éloignant dans le Bandundu, KABILA voudrait-il prendre distance vis-à-vis d’une longue liste de crimes que la Communauté internationale reproche à son pouvoir ? N’est-ce pas trop tard ?

La vengeance, dit-on, est un plat qui se mange froid. Le Général KISEMPIA vient hélas d’en faire la triste expérience. Souvenez-vous : Il y a à peine un mois jour pour jour, dans l’effervescence des préparatifs du défilé militaire du 17mai 2007, nous révélions sur ces mêmes colonnes le terrible bras de fer que se livraient alors Joseph KABILA et le chef d’état-major général des FARDC, le général KISEMPIA.

Au centre de cette lutte, les retombés de l’opération de «mixage» et la réhabilitation de Laurent NKUNDABATWARE. Cette opération à laquelle ont été affecté tous les fonds libérés par l’Union Européenne pour la mise en place de l’armée congolaise, a permis l’injection d’un nombre important de militaires rwandais dans l’armée congolaise pour en constituer l’ossature. De ce fait, ces militaires rwandais sont actuellement les mieux lotis en équipement au détriment des militaires congolais.

Devant cette situation ô combien humiliante et tout à la fois dangereuse pour le pays, le général KISEMPIA décida (naïvement?) de saisir le chef de l’Etat. Mal lui en prit, puisqu’ après l’entretien très tendu que les deux hommes ont eu la nuit du 11 mai 2007, et durant lequel Kisempia afficha une fermeté sans faille allant même jusqu’à menacer de révéler des « secrets très compromettants », l’usurpateur à la tête de notre pays que certains qualifient d’animal à sang froid, céda sur le moment. Mais il jura par tous ces ancêtres rwandais d’avoir la peau de son interlocuteur. C’est ainsi qu’à la veille du défilé un compromis fut trouvé entre les deux hommes, convainquant KISEMPIA d’assister au défilé en vue de sauver les apparences au profit de Joseph KABILA. Mais il était évident que dans un camp comme dans l’autre ce n’était qu’une partie remise, et que chaque camp chercherait à prendre l’autre de vitesse le moment venu.
Et c’est exactement ce qui vient de se passer. En effet, le lundi 11 juin dernier une réunion du Conseil Supérieur de la Défense s’est tenu sous la présidence de Joseph KABILA. Cette réunion, la première du genre depuis les élections de 2006, a connu la participation du chef d’état-major général (KISEMPIA), des chefs d’état-major des Forces terrestres, aériennes et navales ainsi que du chef d’état-major particulier du chef de l’Etat.

Le ministre de la défense et son homologue des affaires étrangères ont également pris part à cette réunion. Officiellement, il s’agissait de mettre en place les mécanismes pouvant permettre la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national et notamment au Nord et Sud Kivu. Mais en réalité, il s’agissait plutôt de confier la sécurité de cette partie de notre territoire aux militaires rwandais et à leur chef ! Ce à quoi KISEMPIA s’est opposé de manière catégorique, déterrant ainsi la hache de guerre.

C’est là que se trouve la vraie raison de son éviction par Joseph Kabila, moins de 48 heures à peine après la tenue de la réunion du Conseil Supérieur de la Défense. C’est là que le félin l’attendait pour le surprendre. L’opportunité de se débarrasser une fois pour toute d’un homme qui en sait décidément trop et qui est devenu encombrant à ses yeux était en effet trop belle pour ne pas la saisir.

Il ne lui reste plus qu’à éliminer physiquement cet officier gênant, comme il l’a toujours fait chaque fois qu’un valeureux fils du pays s’est dressé devant lui pour défendre l’intérêt de la nation congolaise. (Voir le document de l’APARECO : «Joseph KABILA ? Des origines cachées du Sphinx à son accession sanglante au sommet du pouvoir », dans le site (www.aparecordc.org).

Quant aux « services spéciaux», l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) n’a pas non plus échappé au nettoyage, elle a un nouveau patron en la personne de Jean Pierre DARUWEZI MOBOKE (Province Orientale). Il remplace le très zélé MIRA NDJOKU MANYANGA dont nous relations sur ces mêmes colonnes, il y a quelques mois seulement, les scènes d’humiliation et de rejet par son patron, joseph KABILA.
Lorsque on observe la liste des nouveaux responsables que KABILA vient de nommer à la tête de l’ANR, on est curieusement frappé de constater que presque tous ces nouveaux patrons des barbouzes congolais sont issus de « l’école Ngbanda ». Tenez, DARUWEZI et MATHE (celui-ci vient d’être nommé adjoint à DARUWEZI) furent tous les deux proches collaborateurs de l’Administrateur général adjoint Goga, qui fut lui-même adjoint de l’Administrateur général NGBANDA, avant d’assumer les fonctions de l’Administrateur général de l’ANI (Agence Nationale d’Immigration) toujours avec le deux précités comme principaux collaborateurs au sein de son Cabinet. Quant à LOFEMBE EKOLO, un autre adjoint à DARUWEZI, il est issu lui aussi, de la moule d’Honoré NGBANDA mieux, il fut longtemps son Directeur de Cabinet avant d’être envoyé en poste à Paris par son Chef.

Autrement dit, en dix ans de pouvoir, après avoir tourné en rond et cherché des « zouaves » en provenance du Rwanda et d’ailleurs pour diriger l’appareil des services spéciaux congolais, le pouvoir d’occupation, à bout de souffle et devant sauver son bateau qui coule déjà à pic, est enfin contraint de recourir sans vergogne aux hommes sortis de la moule de leur pire ennemi, le Président National de l’APARECO, alors qu’il était à la tête des services des renseignements du Zaïre. Ce geste de KABILA constitue à n’en point douter, une reconnaissance implicite du savoir-faire et du professionnalisme du leader de l’APARECO. Mais saura-t-il exploiter le savoir faire de ces professionnels ? Nous en doutons beaucoup !

La direction des services du renseignement militaire (ex-Demiap) a été confiée à un autre Katangais en la personne du général KITENGE TUNDWA dont l’épouse est…rwandaise ! No comment !

Tout ce remue-ménage traduit la fébrilité d’un régime aux abois, le désarroi du capitaine d’un bateau qui prend l’eau de toute part et qui fatalement coule à pic ! Même si officiellement il est reproché à KISEMPIA sa gestion calamiteuse des fonds destinés notamment à la paie des militaires, il est clair que son éviction illustre si besoin en était encore, la panique et la confusion qui règne au sommet de l’Etat congolais. Si Etat il y a encore !

Joseph KABILA qui est conscient du fait que la fin de son règne se profile inexorablement est devenu paranoïaque. Il se méfie de tout le monde et se débarrasse sans hésiter de tous ceux qui, selon lui, sont susceptibles de « comploter » derrière son dos. Fidèle à ses habitudes, il se débarrasse sans état d’âme de ses marionnettes congolaises une fois qu’il a tiré d’eux ce qu’il voulait.

Voilà pourquoi, l’APARECO invite les Congolais à ne pas se laisser abuser par ce jeu de chaise musicale qui peut faire croire à une reprise en mains par l’Etat de ses prérogatives. Il n’en est rien ! Car ce n’est qu’une tempête dans un verre d’eau ; une révolution de palais qui vient trop tard alors que les fissures du palais explosent inexorablement.

Tout ce « chambardement » et ce « nettoyage » de façade ne sont que de la poudre aux yeux des Congolais pour tenter, tant que faire se peut, de se donner un peu du répit et retarder la fin de règne.

Mais hélas ! C’est la chronique d’une mort annoncée !
Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo et son peuple !

Fait à Bruxelles, le 14 juin 2007
Pour le Comité National de l’APARECO,

Paul Rigobert AKANGA
Secrétaire Général Adjoint et Porte- parole

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