Monsieur Tshisekedi, mais qu'attendez-vous donc ?
Le Congo est à la porte d'un avenir que nous souhaitons tous meilleur pour
ses fils et ses filles. Dans quelques mois nous irons voter pour nous
choisir des élus qui oeuvreront pour le bien de chacun d'entre nous. Mais je
suis surpris par votre statisme en ce qui concerne votre candidature à la
magistrature suprême.
Nous somme le 14 mars et selon le calendrier promulgué par la Commission
Electorale Indépendante, il ne vous reste plus que 9 jours pour accomplir
les formalités exigées pour que cette candidature puisse être validée.
Cependant, nous n'avons pas encore eu écho de votre déplacement au Bureau de
Réception et de Traitement des Candidatures (BRTC), ne fut-ce qu pour
retirer le formulaire d'inscription idoine. Ni vous, ni l'un de vos nombreux
conseillés et bras droits.
Si au moment où vous lisez ce mot et que la démarche a été effectuée alors
pardonnez-moi et considérez cette lettre comme nulle et non avenue.
Mais si cela n'est pas fait alors je me dois de continuer ma diatribe.
Je suis congolais et en tant que tel, je rêve d'un futur brillant et plein
de bonheur pour tous mes compatriotes et pour la patrie de mes ancêtres. Et
pour que ce rêve se matérialise, il est vital que le Congo devienne un État
de droit, de justice, démocratique et géré par des patriotes dont
l'abnégation et la rectitude morale seront les caractères dominants.
Je tiens à vous faire remarquer que bien qu'étant le leader de l'UDPS, votre
parti, vous appartenez en fait à la Nation entière et chaque congolais se
reconnaît dans le combat que vous avez mené depuis trois décennies. Moi-même
qui vous écrits ce mot, je ne suis pas membre de votre formation politique,
ni d'aucune autre d'ailleurs.
Je suis congolais et comme beaucoup d'autres je ne peux concevoir que les
mêmes personnes qui se sont servi du pouvoir pour s'enrichir scandaleusement
en usant des armes, des viols, des massacres, de la prédation et de la «
mal-gouvernance », que ces personnes puissent demander à ce peuple qui a
subi tellement d'horreurs et d'ignominies depuis si longtemps de leur donner
une légitimité par la voie des urnes.
Le vote reste le recours ultime du peuple pour sanctionner ou pour «
sanctifier »..Et nous savons que les tenants actuels du pouvoir cherchent
par tous les moyens de pérenniser leur mainmise avide sur la corne
d'abondance.
Monsieur Tshisekedi, j'ai en mémoire une phrase que vous avez prononcée lors
de cette mémorable manifestation au Stade Tata Raphaël après que la date du
30 juin 2005 fut dépassée. Ce jour-là, près de 70 000 personnes vous ont
supplié de prendre les rennes du pouvoir, de devenir notre Président. Et vous
dites alors : « Je vous ai entendu et dès à présent je me comporterai en
conséquence. » (pardonnez si je ne vous cite pas mot pour mot) !!!
Que reste-t-il de cela aujourd'hui ???
Oh ! Je comprends bien que vous n'ayez point pris le peuple et les armes
pour un coup d'État, car cela est contre tous vos principes et soyez en
remercié. Je vous admire pour ce combat non-violent que vous avez engagé
contre des hommes qui ne s'embarrassent pas des mêmes scrupules que vous.
Mais aujourd'hui, qu'attendez-vous ???
Est-ce sur les conseils de vos stratèges que vous tergiversez, que vous
piétinez dans votre coin comme un enfant qui boude ?
Je ne peux croire que votre intelligence ne vous dicte pas qu'à l'heure où
nous sommes, le seul fait que vous alliez personnellement faire acte de
candidature pour la présidentielle fasse basculer définitivement le choix
des congolais sur votre personne.
Et tous les mémorandums et autres missives que vous pourrez envoyer à la
MONUC, au CIAT ou même au Bon Dieu ne feront rien pour changer les choses. La
réouverture des bureaux d'enregistrements.
En me référant aux dires de la CEI, le jour du dépôt de votre candidature,
vous serez enregistré. N'est-ce pas là le plus important ?
Si je veux voter pour vous, si les Congolais veulent voter pour vous, il me
semble qu'il vous faut être sur les listes.
Dans 9 jours vous n'aurez plus la possibilité de vous annoncer comme
candidat. Que ferez-vous alors ? Encore des manifestations pour
exiger. Exiger. Exiger encore et encore. Mais qu'allez-vous exiger cette fois ?
À vous Monsieur qui représentez tant d'espoirs pour tout un peuple, et à
tous vos conseillés, je vous pose cette question que nous sommes, udépeistes
et non membres de l'UDPS, congolais résidents et congolais de la diaspora,
nombreux à poser :
Monsieur Tshisekedi, alors que la Nation vous attend, vous, qu'attendez-vous
donc ?
Genève, le 14 mars 2006
Philippe Lomboto Liondjo
avenirmas@hotmail.com
Congo Vision
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