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J'AI CONFIANCE DANS LA JUSTICE DE MON PAYS : EST-CE L'IMPASSE ?

Dans son discours à la Nation , le Président Joseph KABILA vient de parler de la magistrature congolaise, en termes qui font froid au dos, car si l'on ne peut plus faire confiance à la justice de son pays, comme l'on dit souvent…où peut-on se tourner quand on se sent seul au monde ?

Même quand la confiance se perd dans un couple, l'on se tourne vers la justice, même quand un individu est au bout du rouleau et que tout semble le condamner, il n'a que cette bouée de sauvetage qui agit presque de façon subconsciente voire pavlovienne : « j'ai la confiance dans la justice de mon pays »

(Entre nous l'expression « j'ai confiance dans la justice de mon pays » me fait rigoler parfois quand tout porte à faire croire que l'individu aurait tort !)

Le système démocratique fonctionne avec l'existence des trois pouvoirs, le législatif, l'exécutif et le judiciaire, chacun indépendant par rapport aux deux autres, mais tous les trois irrémédiablement interdépendants.

Dans notre cas précis et spécial congolais, en renouant ave la démocratie, nous ne nous faisions pas tellement d'illusion quant au changement brusque des mentalités fausses, diabolique, et nauséabondes accumulées au cours d'une République faussement dite IIème (car, la République de la constitution de Luluabourg, c'est telle qui était la IIème, en fait nous serions maintenant en IVème République, bon passons !)

Disons que face à ces mentalités résumées par l'expression "ANTIVALEURS", nous pouvions donc compter sur les deux pouvoirs que sont le législatif et le judiciaire pour imprimer la marque nouvelle de nos comportements débarrassés et éloignés des ces "antivaleurs".

Or le législatif se comporte comme s'il devait son pouvoir à l'exécutif qu'il ne peut plier en cas de manquements graves, parce que l'exécutif, payeur général exécutant, mais se comportant comme payeur général récompensant.

Quand j'avais encore mon âge de dénonciation fracassante et tous azimuts, je ne comprenais pas qu'en République du Zaïre, cette existence d'un compte libellé  "DOTATION PRSIDENTIELLE" qui donne au Président de la république d'exorbitantes sommes d'argent à usages diversifiés.

A l'époque, il y a plus de dix ans de cela je pensais dur comme fer que cet argent servait au Président Mobutu d'acheter les consciences et, scandalisé, je considérais que les expression de la "magnanimité présidentielle" avec des "dons présidentiels" -comme si c'était son argent personnel - pour chaque intervention financière du Chef de l'Etat, c'était le rabaissement des citoyens d'un pays qui doivent savoir que l'Etat dispose d'un budget annuel pour diverses interventions.

Aujourd'hui, je ne saurais si cette fameuse "DOTATION PRESIDENTIELE" existerait encore ? Si elle existait, il appartiendrait au législatif de l'abolir. et s'il ne l'a pas fait et s'il ne le fait pas, c'est qua notre législateur n'aura pas compris la lourde tâche qui lui incombe pour anéantir les mauvaises habitudes apprises avec le MPR-ETAT,

Lors de l'arrivée de députés et sénateurs élus, je pensais naïvement que  la première des lois que la législature élue allait prendre c''est celle de rétablir les Congolais ayant acquis la nationalité étrangère dans leur droit de récupérer leur nationalité d'origine pour ceux qu'ils ne l'y avaient pas renoncé expressément.

Et, voilà qu'alors  la moitié de la législature est entamée et que l'on attend toujours, mais y pense-t-on au fait ?

Quant à la justice, beaucoup d'injustice se commet en RDC. Si l'on peut, hélas, comprendre, que concernant de crimes d'Etats successifs commis dans notre pays pour lesquels elle peut se sentir impuissante où par exemple l'on n'enregistre aucun juge qui se soit permis d'ouvrir de son autorité judiciaire des enquêtes judiciaires sur le atrocités qui se commettent en RDC....

Mais, pour la lutte contre les antivaleurs, comment peut-on admettre et expliquer que notre pays soit devenu celui où des fraudes en matière foncière, en faux en écriture, en falsification de documents   puissent continuer à jouir de l'impunité.

C'est navrant qu'on puisse parler de la corruption en milieu de la magistrature, car, si tout se délitait, si tout coulait, la seule bouée de sauvetage qui peut nous rester c'est la magistrature, notre justice.

Bref si le législatif oublie que c'est lui qui est le premier de ces trois pouvoir qui fait et qui défait tout et qu'ainsi il  laisse déborder et se faire phagocyter par l'exécutif qu'il est censé contrôler….

Si le judiciaire ne comprend pas que son intégrité morale est le gage de lutte contre l'impunité et qu'aucun citoyen ne peut échapper à son autorité de sanction…

Si l'exécutif ne comprenait pas qu'il est là pour exécuter la volonté populaire dont le relais est le parlement pour le développement, le progrès de la Nation.. ....

Alors là, que chacun, effectivement, essaie dans la mesure du possible de balayer devant sa porte au lieu de s'indigner de la saleté observée chez le voisin.

Fraternité, patriotisme et civisme.

Albert KISUKIDI
nambokiay7@aol.com

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