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La Cour Pénale Internationale (CPI) devrait suivre les activités terroristes du M23 en RDC.

Publié le lundi 30 juillet 2012 22:15

Écrit par Tshiswaka Masoka

Les sanctions financières des Etats-Unis, la Hollande, la Grande-Bretagne et l'Allemagne contre le Rwanda à cause de son soutien actif au mouvement terroriste en RDC donnent des pistes additionnelles de recherche d'éléments de preuve contre le Mouvement du 23 mars, M23.

La Cour pénale internationale (CPI) devrait enquêter sur les activités criminelles du M23 et leurs connexions dans la région ; dans le but d'arrêter le drame humain qui se déroule dans le Kivu, et face à l'incapacité du gouvernement de la RDC d'engager des poursuites contre des individus membres de ce groupe terroriste. La Cour peut valablement s'appuyer sur la saisine du 19 avril 2004, afin d'ouvrir des poursuites contre les responsables civils et militaires, ainsi que leurs complices à Kinshasa, Kigali et Kampala.

Etat de la question du terrorisme au Nord-Kivu

A la suite des tentatives d'arrestation du Général Bosco NTANGANDA, suivant les deux mandats d'arrêt internationaux délivrés en août 2006 et juillet 2012 par le Bureau du Procureur de la CPI pour crimes graves ; Bosco s'est associé aux autres officiers destitués des FARDC [1] notamment le Colonel RUZANDIZA alias Sultani MAKENGA, Colonel Vianney KAZARAMA, Colonel ZIMURINDA et Colonel KAHINA pour créer un groupe terroriste dénommé « Mouvement du 23 Mars » (M23) qui s'attaque indistinctement à la population civile, afin de contraindre le gouvernement à leur octroyer des avantages matériels individuels et un pouvoir politique qui leur garantirait l'impunité des crimes qu'ils continuent à commettre au Nord-Kivu.

Cette dernière semaine du mois de juillet 2012, le groupe terroriste M23 a repris des attaques contre les localités de Kiwanja, Kalengera, Rugari, Rutshuru -Centre, Rwindi, Vitsumbi et Kanyabayonga, dans la province du Nord-Kivu. Ces nouvelles attaques ont empiré la situation humanitaire causant une fois de plus des morts, la désolation et plusieurs blessés parmi les civils ; des cas de meurtres, viols et autres violences sexuelles s'accumulent ; des dégâts matériels suivis des enrôlements forcés des enfants au M23 et des milliers d'autres déplacés internes. Quatre défenseurs des droits humains de Goma parmi ceux qui livrent des informations sur les activités criminelles du M23, sont menacés de mort par le numéro de téléphone 00243 995589610. Depuis le début des activités du M23 en avril 2012, plus de 470.000 personnes sont forcées à quitter leurs habitations, plus de 15.000 cas de cholera et 17.000 cas de rougeole [2] ont été déclarés. Cette calamité s'ajoute à plus de sept millions de morts, plus de deux millions de déplacés dans toute la république, et des centaines de milliers de refugiés dans les pays voisins.

Qui sont les dirigeants du M23 ?

Connus de notoriété publique pour leurs crimes graves documentés par les organisations de défense des Droits humains et le bureau conjoint de l'ONU pour les droits humains (BCNUDH) ; le Général Bosco NTANGANDA et les officiers révoqués des FARDC cités ci-haut, sont des dirigeants de l'aile armée du groupe terroriste. P our raison de marketing du groupe, ils ont promu le « Bishop » Jean - Marie RUNIGA RUGERERO pour continuer la besogne de « Coordonateur politique ». Tous ces criminels sont des frustrés dérivés des précédents groupes armés (AFDL [3] 1996, le CNDP [4] et RCD [5] ) accusés d'avoir commis des graves violations des Droits de l'Homme en Ituri et les deux Kivu.

Le Bishop RUNIGA remplace au poste de Coordonateur du M23, le Colonel RUZANDIZA alias Sultani MAKENGA et il y est secondé par le Colonel Vianney KAZARAMA, « porte parole » du groupe. Bishop RUNIGA était le Président du « Haut Conseil des Eglises de Réveil Charismatiques et Autres (HCERCA) » à Kinshasa, à partir d'août 2011. Il est le Président de l'Eglise « Jésus-Seul Sauveur », avec des paroisses dans plusieurs provinces de la RDC. Il est un grand ami de Laurent NKUNDA qu'il avait rencontré à Kisangani, lors de la première rébellion, dans le cadre de son église. Il avait servi d'intermédiaire entre son ami Laurent NKUNDA (alors chef rebelle du CNDP) et lePrésident Joseph KABILA en septembre 2007 ; et plus tard, entre NKUNDA et les représentants de la communauté internationale (MONUC [6] , des ambassadeurs européens et américains) présents aux discussions sur la Conférence de paix de Goma en février 2008. Le « Bishop RUNIGA » connait bien les animateurs du mouvement terroriste pour les avoir côtoyé pendant plus d'une décennie de l'AFDL au CNDP. Il connait leurs activités, leur mode opératoire et l'impact de leurs actes sur la population civile.

Le Bishop Jean-Marie RUNIGA vient renforcer le M23 dirigé en réalité par le Général Bosco NTANGANDA qui était l'adjoint au CNDP de Laurent NKUNDA actuellement au Rwanda. Surnommé « Terminator », Bosco fait l'objet de deux mandats d'arrêt de la CPI pour crimes de guerre commis dans l'Est du pays, notamment des massacres ethniques, des meurtres, des violences sexuelles, des actes de torture, et le recrutement d'enfants soldats [7] . Né en 1973 à Kinigi, au Rwanda, il a commencé sa carrière militaire en 1990, sous Paul KAGAME (l'actuel Président Rwandais), avec le Front patriotique rwandais (FPR), alors mouvement rebelle opérant de l'Ouganda. Après que le FPR ait pris le pouvoir en 1994, NTAGANDA avait intégré l'armée régulière rwandaise. A ce titre, il avait participé à l'invasion de la RDC, en 1996, dirigée par le Lieutenant-colonel James KABAREBE [8] . Au 02 Août 1998, Bosco rejoint James KABAREBE (devenu Colonel) dans des nouvelles opérations militaires sous le RCD. Il participe à l'opération terroriste qui consistait à occuper le barrage hydroélectrique d'Inga et interrompre la fourniture du courant électrique ainsi que l'eau à la ville de Kinshasa. Il a aussi fait partie de l'Union des patriotes congolais (UPC) dans le district de l'Ituri en 2002 où il a été le chef des opérations militaires sous Thomas LUBANGA et a été impliqué dans des massacres ethniques, des actes de torture, des viols ainsi que dans le recrutement massif d'enfants, dont certains n'avaient pas plus de 7 ans. Il est co-accusé devant la CPI, dans l'affaire LUBANGA. En 2006, il est devenu chef d'Etat-major militaire du CNDP, sous la direction de Laurent NKUNDA. En janvier 2009, NTAGANDA remplace NKUNDA à la tête du mouvement et intègre de nouveau les effectifs de celui-ci dans l'armée congolaise.

Le M23 est ainsi constitué des personnes qui ont individuellement commis beaucoup de crimes dans la région des grands lacs africains qu'il leur soit devenu impossible de réintégrer la société et mener une vie normale. Le comportement cynique de ces personnes se justifie du fait qu'elles n'ont rien à perdre. Ceci explique l'acharnement contre la population civile dans une logique de la vie ou la mort, afin de tout gagner. Le M23 est établi en vue de la préparation et exécution des actes de violence effroyable à des fins politiques. Elles utilisent de la force contre des innocents dans l'intention d'intimider ou de forcer leurs anciens frères d'armes au gouvernement à suivre leur schéma politique. Si leur démarche était noble, les prétentions politiques exprimées dans les « accords du 23 mars 2009 » devraient être revendiquées suivant des mécanismes consacrés dans la Constitution issue du dialogue inter congolais qui avait connu la participation des représentants de toutes les couches de la population congolaise et de la communauté internationale. En exigeant le respect d'un « accord » au détriment de la Constitution entrée en vigueur après referendum populaire de 2005, les dirigeants du M23 contraignent toute la population congolaise et la communauté internationale qui avait parrainé l'initiative génératrice de l'Accord Global et Inclusif de Sun City à s'assumer face au terrorisme leur imposé.

Quelles sont les revendications contenues dans les accords du 29 mars 2009 ?

Ledit Accord a été signé le 29 mars 2009 par le gouvernement de la RDC représenté par l'actuel Ministre des Affaires Etrangères et la Coopération internationale, M. Raymond TSHIBANDA, alors Ministre de la Coopération internationale et à l'intégration régionale ; le CNDP représenté par son Président Docteur Désiré KAMANZI [9] ; et la Communauté internationale représentée par Olusengun OBASANJO et Benjamin MKAPA. Cet accord est un document subdivisé en 16 articles qui dans son préambule reconnaît l'ordre constitutionnel en place en RDC et appelle à l'élaboration des nouvelles lois qui faciliteraient la gestion politique des préoccupations soulevées. Il traite essentiellement de l'intégration des hommes armés du CNDP au sein des FARDC et la transformation de celui-ci en parti politique; de la libération des prisonniers politiques et la promulgation d'une loi portant amnistie au bénéfice des membres du CNDP ; de la réconciliation et résolution des conflits locaux ; du retour des refugiés et des déplacés internes ; de la reforme de l'armée régulière et des services de sécurité ; du mode de scrutin et des questions spécifiques de réinsertion des cadres politiques et administratifs ; ainsi que de l'élimination des groupes armés, en particulier les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

A analyser ces revendications, on constatera que le CNDP et actuellement le M23 ignore le reste du peuple congolais et cherche à régler des préoccupations politiques d'ordre général, seul face au gouvernement et en dehors du cadre constitutionnel.Et pourtant, la Constitution protège tout individu loyal à sa citoyenneté sans distinction due à son appartenance à un groupe tribal quelconque. Ceci implique une allégeance aux institutions publiques du pays. Par ailleurs, le CNDP est membre de la Majorité Présidentielle et avait participé aux scrutins de novembre 2011 à ce titre. Ses membres sont des hauts responsables des FARDC (généraux et colonels). D'autres sont des sénateurs, députés nationaux et provinciaux. Le Bishop RUNIGA lui-même était président national de l'association des églises de réveil de la RDC. Le retour des refugiés est une affaire du droit international de la compétence du Haut commissariat aux refugiés (HCR) qui devrait la résoudre en collaboration avec les Etats concernés. L'élimination des rebelles rwandais est une affaire des Etats congolais et Rwandais, et de la communauté internationale qu'un groupe ethnique ne peut prétendre résoudre en tuant des innocents membres d'autres groupes ethniques dans l'absurdité. Les aléas connus dans le cadre de sa famille politique ne devraient pas conduire a la commission d'actes criminels contre des innocents.

La base d'intervention de la CPI

La CPI avait, le 06 décembre 2011, mis en garde les acteurs politiques congolais contre l'usage de la violence à des fins politiciennes : " Je tiens à réitérer les propos que j'ai déjà tenus le 11 novembre: nous suivons de près la situation sur place et nous ne tolérerons aucun recours à la violence ", avait déclaré Luis MORENO-OCAMPO, alors Procureur de la CPI, dans un communiqué. En effet, cette juridiction a compétence d'enquêter et juger des personnes présumées avoir commis individuellement, conjointement ou avoir contribué de toute autre manière à la commission « des crimes les plus graves ». Aussi, un chef militaire ou une personne faisant effectivement fonction de chef militaire est pénalement responsable des crimes commis par des forces sous son commandement et son contrôle effectifs, ou sous son autorité. Ces crimes sont l e crime de génocide, les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre. C'est-a-dire, la commission de l'un quelconque des actes que la CPI peut juger, notamment le meurtre, la torture, le viol, le recrutement des enfants dans des groupes armés, l'esclavage sexuel ou toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable, l'atteinte grave à l'intégrité physique, la soumission intentionnelle à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique, la persécution de tout groupe ou de toute collectivité identifiable pour des motifs d'ordre politique.

Au regard des faits ; de la détérioration rapide de la situation sur terrain décriée par la société civile congolaise, le gouvernement de la RDC et la MONUSCO ; au vu des éléments de preuve ayant conduit les Etats-Unis, la Hollande, la Grande-Bretagne et l'Allemagne à suspendre leur soutien budgétaire au Rwanda ; la CPI a devant elle des raisons suffisantes de suivre la situation en RDC, en vertu de la saisine du 19 avril 2004 déjà formulée par le gouvernement, demande qui avait permis au Bureau du Procureur de suivre la situation en Ituri (les dossiers de Thomas LUBANGA, Mathieu NGUJOLO et Germain KATANGA) et dans les provinces du Nord et Sud-Kivu.

Ceci est une opinion de Monsieur TshiswakaMasoka Hubert, défenseur congolais des Droits humains et actuellement Directeur adjoint du bureau dela Fondation OpenSociety Initiative for Southern Africa (OSISA) en Rdc.Contact : tshiswaka@hotmail.com

Le Potentiel

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31 Juillet 2012


Réaction du gouvernement à la «réplique» rwandaise : Mende : «Un dialogue avec la pseudo-mutinerie du M23 n'est pas envisageable»

Publié le lundi 30 juillet 2012 22:13

Écrit par Angelo Mobateli

Le gouvernement, qui s'est procuré une copie de la réplique du Rwanda à l'annexe au pré-rapport du groupe d'experts des Nations unies sur les violations de l'embargo sur les armes à destination de la RDC, constate qu'un certain nombre de points qui y sont évoqués suscitent plus de nouvelles problématiques qu'elles n'apportent de clarté aux questions soulevées par les experts onusiens.

Le gouvernement de la République du Congo a réservé lundi 30 juilletà Kinshasa une fin de non recevoir à la proposition du Rwanda d'un « dialogue » avec les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) opérant dans la province du Nord-Kivu.

« C'est le lieu de préciser que le M23 fait partie, à l'instar des FDLR, des forces identifiées comme forces négatives par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et l'Union africaineet qu'en tant que telle, un dialogue avec cette pseudo-mutinerie qui n'est qu'une astuce pour dissimuler une agression extérieure, n'est pas envisageable », a déclaré le porte-parole du gouvernement, ministre des Médias chargé des Relations avec le Parlement et de la Nouvelle citoyenneté, Lambert Mende Omalanga au cours d'une conférence de presse en son cabinet de travail.

En effet, a-t-il rappelé, « le Rwanda, que nous considérons comme la partie essentielle du problème de l'insécurité récurrente à l'Est et de sa solution, vient de déclarer dans sa réplique au rapport accablant des Nations unies à cet effet sa disponibilité à s'impliquer dans le processus de recherche de solutions durables aux problèmes de l'Est qu'il définit à tort comme des problèmes politiques, incluant le dialogue et la réintégration des groupes armés, ainsi que la neutralisation et/ou le rapatriement des forces négatives opérant actuellement dans la région ».

Toutefois, a signalé le ministre Mende, « le gouvernement considère positivement la requête dugouverneur du Nord-Kivu pour une évaluation de l'accord de paix du 23 mars 2009 signé entre le gouvernement et les groupes armés nationaux qui existent au Kivu ». Cependant, a-t-il relevé, « tant de choses sont dites sur cette évaluation sur le mode de la rumeur qui reste l'arme de prédilection des spécialistes de la déstabilisation ».

Il a expliqué qu'« en réalité, les propositions du gouverneur Paluku entrent dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration d'Addis- Abeba du 15 juillet 2012 signée par les 11 chefs d'Etat membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) qui s'étaient réunis en Sommet extraordinaire sur la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC ».

En fait, la décision 11 des chefs d'Etat, relative à « l'établissement immédiat d'un mécanisme de suivi à travers la réaction de l'équipe d'envoyés spéciaux (…) pour trouver les causes profondes des conflits dans l'Est de la RDC et ainsi proposer une solution durable », s'inscrit tout naturellement dans les dispositions de l'article 15 alinéa 2 de l'accord de 2009 qui prévoit la constitution d'un comité international de suivi».

Pour rappel, le gouverneur Julien Paluku, réagissant samedi 28 juillet à une déclaration de la Société civile du Nord-Kivu, a émis le souhait de voir «un mécanisme international procéder à l'évaluation de l'accord du 23 mars 2009 entre le gouvernement de l'époque et l'ensemble des mouvements armés » opérant alors dans cette partie du pays.

« Un accord qui sert de prétexte à l'agression en cours contre notre pays dans sa partie Est », a commenté le ministre Mende, en faisant remarquer qu'« avant même que le gouvernement de la République, principal destinataire de cette requête, n'ait réagi, on a enregistré des interprétations en sens divers à ce sujet. On a vu par ailleurs la pseudo-mutinerie du M23 et ses initiateurs dans la région rouler les mécanismes en affirmant que le gouvernement avait opté pour négocier avec ces faire-valoir d'une agression extérieure qualifiée ».

Le Congo « doit être uni »

A en croire le ministre Lambert Mende, « l'implication rwandaise dans la guerre conduite par le M23 est avérée non seulement de par les preuves apportées par le rapport des experts des Nations unies, mais aussi conformément à d'autres sources indépendantes les unes des autres que sont notamment les populations locales, premières victimes de l'agression, les ONG tel que Human Rights Watch dont les difficiles relations avec le gouvernement de la RDC sont de notoriété publique ».

Ainsi, « l'agitation des forces négatives du M23 autour de la perspective d'une évaluation par un mécanisme international de l'accord de 2009 procède de cette guerre psychologique que les ennemis de la paix n'ont cessé de mener contre le peuple congolais », a-t-il soutenu.

Pour le porte-parole du gouvernement, « aujourd'hui, le Congo doit être uni face aux ennemis de la paix. Nous soutenons l'initiative de l'Eglise catholique qui est une réponse pacifique à l'appel du gouvernement à la mobilisation ».

« Au bout de cette lecture rapide de la réplique qui est présentée aujourd'hui même au Conseil de sécurité, nous continuons d'exiger simplement que nos voisins rwandais cessent de susciter et d'appuyer, y compris par des arguties spécieuses, les forces négatives destinées à rendre l'Est du Congo ingouvernable », a martelé l'homme d'Etat congolais.

Le Potentiel

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31 Juillet 2012


Réplique du Rwanda : Le ministre Mende y oppose des arguments solides

mardi 31 juillet 2012

* Au cours de sa conférence de presse d'hier, le ministre Lambert Mende Omalanga, porte-parole du gouvernement a opposé à la réplique du Rwanda au rapport de l'ONU des arguments solides * Parlant de la proposition du gouverneur Paluku, il a dit que nulle mention y figure sur une requête négociation avec quelque force négative que ce soit * Bien au contraire, poursuit le porte-parole du gouvernement, la proposition du gouverneur Paluku entre dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration d'Addis Abéba du 15 juillet 2012 signée par les 15 Chefs d'Etat membres de la CIRGL * Le ministre a aussi relevé le double mensonge des Rwandais dans une tentative criminelle d'opposer les communautés ethniques congolaises les unes contre les autres dans l'affaire de l'incendie de Goma

Kinshasa exige de nouveau l'arrêt de tout appui du Rwanda aux mutins du M23. Ce vibrant appel a été lancé hier par le porte-parole du gouvernement congolais, ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l'Initiation à la Nouvelle citoyenneté.

« Au bout de la lecture rapide de la réplique du Rwanda (Ndlr), qui est présentée au Conseil de sécurité de l'Onu, nous continuons d'exiger simplement que nos voisins rwandais cessent de susciter et d'appuyer, y compris par des arguties spécieuses, les forces négatives destinées à rendre l'Est du Congo ingouvernable », a déclaré hier Lambert Mende Omalanga au cours d'un point de presse. Le porte-parole du gouvernement s'est par ailleurs, étendu sur plusieurs autres points de l'actualité, entre autres sur les propos du gouverneur de la province du Nord Kivu, Julien Paluku, demandant une évaluation de l'accord de paix, signé le 23 mars 2009, entre le gouvernement et les groupes armés nationaux qui existaient dans les Kivus. Réagissant à cet effet, le gouvernement a dit considérer positivement la requête du gouverneur. Selon Lambert Mende, les propositions de Julien Paluku entrent dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration d'Addis Abeba du 15 juillet 2012 signé par les 11 chefs d'Etats membres de la Conférence internationale sur la Région des Grands lacs (Cirgl). Ci-dessous, l'intégralité du discours du ministre tenu hier devant la presse.

Communication du Gouvernement

Réagissant à une déclaration de la Société civile de sa juridiction, le Gouverneur du Nord-Kivu a émis le samedi 28 Juillet le souhait de voir un mécanisme international procéder à une évaluation de l'accord du 23 mars 2009 entre le Gouvernement de l'époque et l'ensemble des mouvements armés opérant alors dans cette partie du pays ; un accord qui sert de prétexte à l'agression en cours contre notre pays dans sa partie Est. Avant même que le Gouvernement de la République, principal destinataire de cette requête n'ait réagi, on a enregistré des interprétations en sens divers à ce sujet. Une certaine opinion s'est émue de ce qu'elle considérait comme l'abandon de l'option militaire dans la gestion par la Rdc de cette guerre. On a vu par ailleurs la pseudo-mutinerie du M23 et ses initiateurs dans la région rouler les mécanismes en affirmant que le Gouvernement avait opté pour négocier avec ces faire-valoir d'une agression extérieure qualifiée.

Le gouvernement de la République a bien reçu la requête du gouverneur Julien Paluku. A l'examen, il ne ressort nulle part dans cette requête l'idée d'un quelconque choix préférentiel d'un type de gestion de la sale guerre imposée au peuple congolais qui exclurait le recours à une autre approche. Il nous faut à cet égard réitérer d'emblée le maintien, du reste rappelé par M. le président de la République Démocratique du Congo dans son entretient de samedi avec la presse nationale d'une réponse en forme d'un tableau triptyque. Des actions politique et diplomatique se déployant autour de la riposte militaire restent plus que jamais à l'agenda du Gouvernement face à ce défi sécuritaire majeur. On a beau lire la requête du Gouverneur du Nord kivu dans tous ses sens, on n'y trouve nulle mention d'une requête négociation avec quelque force négative que ce soit. Le Rwanda, que nous considérons comme la partie essentielle du problème de l'insécurité récurrente à l'Est et de sa solution, vient de déclarer dans sa réplique au rapport accablant des Nations Unies à cet effet sa disponibilité à s'impliquer dans le processus de recherche de solutions durables aux problèmes de l'Est qu'il définit à tort comme des problèmes politiques, incluant le dialogue et la réintégration des groupes armés, ainsi que la neutralisation et/ OU le rapatriement des forces négatives opérant actuellement dans la région. C'est le lieu de préciser que le M23 fait partie à l'instar des FDLR des forces identifiées comme forces négatives par la Conférence Internationale sur la Région des Grands et l'Union Africaine et qu'en tant que telle, un dialogue avec cette pseudo-mutinerie qui n'est qu'une astuce pour dissimiler une agression extérieure, n'est pas envisageable.

Le Gouvernement considère positivement la requête du Gouverneur du Nord-Kivu pour une évaluation de l'accord de paix du 23 mars 2009 signé entre le gouvernement et les groupes armés nationaux qui existaient au Kivu. Tant de choses sont dites sur cette évaluation sur le mode de la rumeur qui reste l'arme de prédilection des spécialistes de la déstabilisation. L'agitation des forces négatives du M23 autour de la perspective d'une évaluation par un mécanisme international de l'accord de 2009 procède de cette guerre psychologique que les ennemis de la paix n'ont cessé de mener contre le peuple congolais. En réalité les propositions du Gouverneur Paluku, entre dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration d'Addis Abeba du 15 juillet 2012 signée par les 11 Chefs d'Etats Membres de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRCL) qui s'étaient réunis en Sommet Extraordinaire sur la situation sécuritaire dans l'Est de la Rdc. On peut lire au point 11 des décisions prises par le Sommet d'Addis Abeba ce qui suit : (Décidons) L'établissement immédiat d'un mécanisme de suivi à travers la réactivation de l'Equipe d'Envoyés spéciaux composée de son Excellence Benjamin Mpaka et Son Excellence le Général Olusegun Obansadjo pour trouver les causes profondes des conflits dans l'Est de la RDC et ainsi proposer une solution durable. Le Secrétaire Général des Nations-Unies est appelé à appuyer cette initiative. Cette décision des Chefs d'Etats s'inscrit tout naturellement dans les dispositions de l'article 15 alinéa 2 de l'accord de 2009 qui prévoit la constitution d'un tel Comité international de suivi. Le Gouvernement de la République du Congo s'est procuré une copie de la réplique du Rwanda à l'annexe au pré-rapport du Groupe d'Experts des Nations-Unies sur les violations de l'embargo sur les armes à destination de la RDC.

Par ce texte, nos voisins rwandais tentent de persuader l'opinion et particulièrement les Nations-Unies que les accusations contre eux ne seraient pas fondées, notamment le fait que des personnalités prééminentes dans l'appareil militaire ont contribué à la création du M23 en facilitant le transport des armes et le mouvement des combattants dudit mouvement par son territoire ; en approvisionnant en armes et munitions le M23 ; en exerçant des pressions sur des politiciens et des hommes d'affaires congolais au profit du M23 ; en portant appui à plusieurs autres groupes armés à l'Est de la RDC et en appuyant des personnes poursuivies par la justice internationale. Le Gouvernement de la RDC constate qu'un certain nombre de points évoqués dans la réplique du gouvernement rwandais suscitent plus de nouvelles problématiques qu'elles n'apportent de clarté aux questions soulevées par le rapport des experts onusiens.

Ainsi que nous avons pu le démontrer récemment, l'implication rwandaise dans la guerre conduite par le M23 est avérée non seulement de par les preuves apportées par le rapport des experts des Nations Unies, mais aussi conformément à d'autres sources indépendantes les unes des autres que sont notamment les populations locales, premières victimes de l'agression, les ONG telles que Human Rights Wacht dont les difficiles relations avec le Gouvernement de la RDC sont de notoriété publique. Il ne viendrait à l'idée de personne qu'il pourrait exister une complicité quelconque entre cette ONG internationale et le Gouvernement congolais. Les observateurs en question ont été en outre dûment vérifiées par la Force onusienne de la Monusco ainsi que par les rapports des services d'intelligence du Gouvernement congolais qui a parié ces 3 dernières années sur la bonne foi du partenaire rwandais et n'avait aucun intérêt à noircir le tableau. Des vérifications ont été aussi faites par la délégation du Premier Ministre congolais en visite au Kivu en juin dernier. Ce ne sont pas des sources « anonymes et compromises » comme l'affirme le Gouvernement Rwandais dans sa réplique. Il ne suffit pas d'accoler ces adjectifs à une source dont la fiabilité ne fait l'ombre d'aucun doute pour jeter le doute sur la véracité de faits établis par le rapport d'experts de l'ONU. Prétendre que même BBC aurait intérêt à falsifier la vérité dans le cadre d'on ne sait quelle campagne de désinformation orchestrée contre le Gouvernement rwandais qu'on considère généralement comme en très bons termes avec les pays occidentaux dépasse les limites du raisonnable.

Les preuves apportées par le rapport d'experts des Nations Unies ne sont donc nullement basées sur des témoignages biaisés. Un témoignage n'est pas à qualifier de « biaisé » du simple fait qu'il n'est pas confirmé par la personne physique ou morale mise en cause dans le fait répréhensible dénoncé. Ainsi pour le Rwanda, le seul fait que le rapport des experts des Nations Unies ne corresponde pas à la version qu'il souhaitait voir développée sur ces graves événements pour dissimuler les vrais acteurs, rendrait celui-ci peu crédible. Ce type d'argumentation ne tient pas route, c'est le moins que l'on puisse dire, étant entendu qu'aux faits on n'oppose pas des états d'âme ou des arguties. Les recrues de nationalité rwandaise arrêtés dans les rangs duM23, les uniformes de l'armée rwandaise, des armes sorties des arsenaux de DRF etc, tout cela ne relèverait-t-il que de témoignages biaisés ? L'insistance sur les conditions dans lesquelles les témoignages ont été recueillis reviendrait-t-elle à dire que les personnes interrogées par la Monusco auraient subies la torture avant d'émettre leurs déclarations ? Ceci est une insinuation inacceptable pour la Force des Nations-Unies. Il faut prendre le monde entier pour des demeurés pour croire que pareille assertion emportera la conviction de qui que ce soit.

Les réponses rwandaises taxent « d'évidences fabriquées » et « témoignages téléguidés » les preuves apportées par le rapport des experts des Nations-Unies. Il faut vouloir se défendre à tout prix pour nier par exemple I 'évidence des uniformes de la Rwanda Defence Force découverts sur des éléments attrapés sur le front du M23 à proximité de Runyonyi. Contre ce fait, la réplique du Rwanda allègue qu'il est possible que l'opération conjointe entre les FARDC et la RDF ait été l'occasion pour l'une et l'autre force d'obtenir des tenues et des munitions appartenant à I'une quelconque d'entre elles. Mais là n'est pas la seule preuve qui accable nos voisins. On peut rappeler que les jeunes gens issus des rangs du M23 et interrogés par la Monusco ont donné toutes les précisions sur leurs villages d'origine au Rwanda et les circonstances de leur recrutement. Ce fait sur lequel la réplique reste muette ne relève certainement pas de l'affabulation. Prétendre qu'il faille préciser dans l'addendum au rapport des experts les noms, unités et autres détails identitaires des témoins pour rendre les témoignages fiables n'est pas défendable. On sait ce qu'il est advenu des opposants et autres personnes en délicatesse avec le régime en place dans ce pays. Les experts onusiens ne peuvent se permettre d'envoyer à une mort certaine des gens qui n'auraient pour tort que d'avoir offert leur coopération au travail de recherche de la vérité. Il est curieux de constater que la réplique du gouvernement rwandais au pré-rapport impute aux services et, forces armées de la RDC une formidable capacité que le discours officiel au plus haut niveau du Rwanda n'a cessé de railler ces jours en présentant souvent notre pays comme un véritable Etat failli.

La prétention selon laquelle le Rwanda n'aurait pas été écouté sur les accusations portées contre lui nous paraît sujette à caution. En effet, le Rwanda reconnaît lui-même, bien qu'il en minimise la portée, le fait que son Ministre des affaires étrangères a pu répondre aux allégations le mettant en cause à l'occasion de son séjour à New York. Dire tout à coup que les réponses ainsi données ne peuvent pas être considérées comme du Gouvernement rwandais qu'elle représentait pourtant en bonne et due forme ne peut nous convaincre, puisqu'il est évident que Madame la Ministre était bel et bien mandatée pour donner la version de son pays sur ces faits avant publication du rapport, que le Gouvernement rwandais avait préalablement reçu. La publication dudit rapport ne peut donc être considérée comme précipitée puisqu'elle s'est faite bien après la réplique de la Ministre rwandaise des affaires étrangères. A propos des témoignages d'officiels rwandais cités et dont nos interlocuteurs rwandais estiment qu'ils sont de nature à invalider ou -à tout le moins d'altérer le contenu de 1 annexe au rapport des experts des Nations Unies, nous constatons après en avoir pris connaissance qu'il ne s'agit que de déclarations spécieuses et peu dignes de foi car ils sont de toute évidence destinés à désorienter l'opinion publique et les enquêteurs sur des faits qui sont évidents mais auxquels on se plaît à donner de multiples interprétations plausibles.

Ainsi, tout en reconnaissant les tractations entre un Général de RDF et les ténors du M23, la réplique essaye de faire croire que c'était pour persuader ces derniers de ne pas entrer en rébellion. De quel droit, sur base de quel principe ce général rwandais se serait-il assigné la mission de ramener dans le droit chemin les brebis galeuses d'une armée étrangère à l'insu des autorités congolaises ? On conviendra que pareille attitude ne correspond à aucune règle dans les relations entre Etats. Mais le plus grave pour nous est dans le point 17 de la réplique de nos collègues rwandais évoquant la montée d'une rhétorique de haine ethnique observée dans les médias congolais et les réseaux sociaux avec des conséquences dramatiques pour les rwandophones congolais. S'agissant des réseaux sociaux (Internet), nous avons noté avec surprise que le gouvernement rwandais rend le gouvernement et le peuple congolais responsable d'un posting manifestement anonyme sur You Tube d'un internaute surnommé « Evêque Elizée » du nom d'un prophète de l'ancien testament qui appelle à la « guerre sainte contre les Tutsi » et invite les congolais à « tuer les Tutsi partout dans le monde ». Qui est cet « évêque Elisée » ? Nous ne le connaissons pas plus que les auteurs de la réplique. S'agit-il d'un congolais ? D'un rwandais ? En tout état de cause l'auteur de cette ignominie est un provocateur anonyme dont le Gouvernement de la RD Congo n'a pas à répondre des actes.

Il est arrivé que des médias publics ou privés se soient laissés aller à diffuser des propos discriminatoires ou xénophobes dans le traitement de l'actualité sur la guerre d'agression qui nous est imposée. Les rwandais savent bien qu'ils ne le disent pas dans leur réplique que chaque fois que cela a été signalé des sanctions promptes et sans complaisance ont été prises. C'est le cas du journal « Le Journal » qui est interdit de paraître jusqu'à ce jour pour un article d'incitation à la haine ethnique et c'est le cas du Directeur Général de la RTNC, la chaîne publique, suspendu de ses fonctions pour avoir laissé passer sur antenne des propos jugés xénophobes. Par contre, le Gouvernement congolais est en droit de questionner l'attitude des auteurs de la réplique du Rwanda qui se sont permis de recourir à un double mensonge dans une tentative criminelle d'opposer les communautés ethniques congolaises les unes contre les autres. En effet, le point 17 de la réplique présente l'incendie d'une partie de la résidence de la famille Bachikanira qui a coûté la vie à six enfants de cette famille de Goma le 25 Juillet comme faisant partie des persécutions contre les rwandophones congolaises. Le mensonge est double car :

1) L'incendie du 25 Juillet a été accidentel (dû à l'imprudence) et non criminel ;

2) Les Bachikanira dont les enfants sont décédés alors que les parents dormant sur une partie de la résidence préservée des flammes grâce aux secours des voisins sont en vie ; les Bachikanira donc ne sont pas Rwandophones. M. Bachikanira et sa femme ne sont ni Tutsi, ni Hutu. Ils appartiennent à une ethnie Havu de l'île d'Idjwi au Sud-Kivu. Un tel double mensonge qui vise d'une part à justifier les ingérences récurrentes du Rwanda dans les affaires de la RDC et à soulever des congolais contre des congolais enlève toute crédibilité à la plupart des allégations contenues dans la réplique du Rwanda. Au bout de cette lecture rapide de la réplique qui est présentée aujourd'hui même au Conseil de sécurité, nous continuons d'exiger simplement que nos voisins rwandais cessent de susciter et d'appuyer, y compris par des arguties spécieuses, les forces négatives destinées à rendre l'Est du Congo ingouvernable. Nous comprenons un peu mieux maintenant que l'instinct prédateur de certains acteurs dans ce pays voisin est encore plus fort que la volonté déclarée de nos deux gouvernements depuis ces trois dernières années d'œuvrer pour la paix dans notre région. Je vous remercie.

Lambert MENDE OMALANGA Ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l'Initiation à la Nouvelle citoyenneté Porte-parole du Gouvernement

Groupe L'Avenir


lundi 30 juillet 2012

 

Réplique du Rwanda au rapport de l'ONU : Kagame ment, il propose la réintégration des officiers du M 23 au sein des Fardc

* Le gouvernement rwandais a publié une réplique de 28 pages au rapport de l'ONU sur son implication dans l'agression dont la Rdc est victime ; implication qu'il continue à nier * Acculé sur le plan diplomatique, Paul Kagame propose dans ce document la réintégration des officiers de M 23 au sein des Fardc et la neutralisation des forces négatives qui opèrent au Congo * Le document en question est truffé de mensonges en accusant un prétendu évêque congolais qui répondrait au nom de Elizee et qui aurait déclaré une guerre sainte contre les Tutsi ; un nom totalement inconnu parmi les évêques congolais * Parmi les réactions à cette réplique, nous avons relevé celle de l'Américain John Campbell du Council on Foreign Relations qui qualifie le rapport de l'ONU de " complet et préoccupant " mais fustige la réplique rwandaise qui contient des " allégations absolument ridicules "

Comme on peut s'en rendre compte, l'étau se referme petit à petit sur Paul Kagame et son régime. La communauté internationale qui était son protecteur le lâche petit à petit. Après la publication du rapport des Nations Unies et de ses annexes, le gouvernement rwandais vient de donner la réplique à cette publication. Cette réplique du gouvernement rwandais de 28 pages est un tissu de mensonges. Ce qu'il faut en retenir est que Kagame continue à nier son implication dans la guerre en aidant le mouvement rebelle.

En conclusion, le gouvernement rwandais propose la réintégration des officiers rebelles du M 23 au sein des Fardc. C'est une manœuvre bien ficelée de Kagame qui n'est pas à son premier essai. Dans sa petite tête, ces officiers-là seront de la cinquième colonne et vont finalement faire l'espionnage pour une nouvelle fois mettre les Kivu sous tension. Le peuple congolais n'est plus dupe. Le schéma rwandais est bien connu. En plus, il s'attend à ce que le gouvernement congolais neutralisation des forces négatives qui opèrent au Congo. Il fait allusion aux Fdlr en dépit du fait qu'une partie de ces forces ont été rapatriées avec le concours de la Monusco mais que le Rwanda fait revenir en Rdc en les intégrant de force dans les rangs de la rébellion de M 23.

La famille Batshikamire est congolaise et non rwandaise

Les esprits honnêtes qui ont lu cette réplique relèvent qu'elle n'est qu'un tissu de mensonges. Ainsi par exemple au point 17, le gouvernement relève que l'évêque du nom de Elizee aurait déclaré une guerre sainte contre les Tutsi en demandant aux Congolais de tuer les Tustsi d'où qu'ils se trouvent à travers le monde. Un autre mensonge contenu dans ce fameux document concerne les accusations du gouvernement rwandais selon lesquelles les Congolais auraient brûlé vifs, le 24 juillet dernier à Goma, six enfants d'une famille rwandaise du nom de Batshikamire qui sont tous morts carbonisés. Pour le porte-parole du gouvernement que nous avons joint au téléphone, en Rdc, nous n'avons pas un évêque du nom de Elizee. C'est une invention purement rwandaise pour justifier l'injustifiable.

Quant au drame qui est survenu à la famille Batshikamire, il rectifie en affirmant que l'incendie qui a tué ces enfants était accidentel dû à l'imprudence des enfants. En plus, dément-il, cette famille est congolaise. Ils sont de la tribu des Bahavu, originaires de l'île d'Idjwi. Il persiste et signe que les Bahavu ne sont pas des Rwandais mais bien des Congolais. Dès lors, en quoi cela regarde-t-il les Rwandais ?, s'interroge le ministre Lambert Mende Omalanga. La littérature de la réplique du gouvernement rwandais transpire à mille lieux de la haine ethnique et de la xénophobie.

John Campbell : « Les allégations rwandaises sont absolument ridicules »

Cette réplique du gouvernement rwandais a suscité beaucoup de réactions défavorables. Nous citerons l'une d'elles, celle de John Campbell, un officiel américain du Council on Foreign Relations. Ce dernier a affirmé que les derniers développements de la situation sécuritaire à l'Est de la Rdc ont détérioré les rapports harmonieux depuis 15 ans entre Kigali et Washington. Pour lui, le rapport des Nations Unies est « complet et préoccupant » car il apporte des preuves palpables et tangibles de l'implication du Rwanda dans l'agression dont la Rdc est victime. Par contre, il fustige la réplique rwandaise qui contient des allégations « absolument ridicules »

Evaluer les accords n'est pas synonyme de négociations

Lors du sommet de l'Union africaine à Addis-Abéba, il a été décidé la mise en place d'une force internationale neutre tout le long de la frontière entre la Rdc et le Rwanda en vue de mettre hors d'état de nuire le M 23. A cette même occasion, la République démocratique du Congo a demandé que soient évalués les accords du 23 mars. Ceci pour démontrer que lesdits accords ont été bel et bien appliqués. Il y a lieu de noter qu'une radio périphérique a dit que le gouvernement congolais aurait fait le premier pas pour négocier avec le M 23. Ce que le porte-parole a catégoriquement démenti car, dit-il, évaluer les accords n'est pas synonyme de négociations. La République démocratique du Congo a été à Addis Abéba avec ses pairs de la Conférence Internationale pour la Région des grands Lacs (CIRGL). La décision a été prise dans le cadre de ce grand ensemble sous-régional. Affirmer que la Rdc a fait le premier pas pour des négociations avec le M 23, comme l'a fait croire cette média, est une idiotie et une infamie, a conclu le porte-parole du gouvernement congolais. Mais Kagame et ses collaborateurs assoiffés de sang doivent savoir que quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finira par poindre.

Après les Usa, les Pays-Bas et l'Angleterre, l'Allemagne vient de sanctionner le Rwanda

On se rappellera qu'il y a quelques jours, les Etats-Unis d'Amérique convaincus que le gouvernement rwandais était impliqué dans l'aide apportée au M 23, mouvement rebelle, venaient de geler son aide militaire au Rwanda. Quelques jours plus tard, les Pays-Bas lui emboîtaient le pas en décidant de geler l'enveloppe de 5 millions de dollars destinée à épauler le fonctionnement de l'appareil judiciaire du Rwanda.

La série noire en défaveur du Rwanda ne s'arrête pas là. Car, dans son édition de vendredi 27 septembre dernier, le journal anglais « The Financial times » annonçait que l'Agence britannique au Développement », DFID en sigle anglais a annulé le remboursement budgétaire au Rwanda pour le mois de juillet 2012. Tout cela au motif que le gouvernement rwandais, preuves à l'appui, est coupable d'apporter une aide massive tant en équipement qu'en homme le mouvement rebelle M 23 qui sème la désolation et la mort au sein de la population meurtrie de l'Est de la République Démocratique du Congo. Et l'Allemagne a fait de même.

Signalons que les 60 % des ressources budgétaires du Rwanda sont constituées des dons des pays occidentaux. Si tous ces pays qui sont ses protecteurs patentés le boudent pour ses initiatives meurtrières, il y a lieu de croire que dans un avenir proche, les autorités rwandaises finiront par craquer. En fait, elles sont en train de récolter ce qu'elles ont semé durant plusieurs décennies.

La communauté internationale est finalement convaincue qu'elle était piégée par le Rwanda dont la principale préoccupation est de provoquer la guerre en République Démocratique du Congo dans l'objectif de profiter au maximum de l'exploitation illicite des ressources minières de ce pays. A telle enseigne que ce pays de mille collines est devenu du jour au lendemain grand exportateur du coltan, de la cassitérite, de l'étain, … alors que son sol et son sous-sol sont pauvres. C'est ce qui a enrichi Kagame et tous ses proches collaborateurs.

Malheureusement pour la Rdc, cette guerre fait des milliers de morts parmi sa population alors qu'au Rwanda, c'est le calme plat et sa population est en sécurité. C'est ce que les pays occidentaux partenaires du Rwanda ont finalement compris. Les populations congolaises de l'Est du pays sont constamment traumatisées tant dans leur chair que dans leur âme. En tout cas, le Rwanda n'est plus le bon élève d'antan que la communauté internationale a toujours apprécié.

Une diplomatie agissante et efficace

Les actions punitives des pays occidentaux envers le Rwanda est la résultante d'une diplomatie congolaise particulièrement agissante, efficiente et efficace sous la houlette du président Joseph Kabila Kabange. C'est dans cet ordre d'idées que le ministre des Affaires Etrangères, Coopération internationale et Francophonie, M. Raymond Tshibanda N'Tunga Mulongo est tout le temps entre deux avions pour refaire l'image ternie de la Rdc dans les quatre coins du monde.

L'Avenir

 

 

 

 

 

 
 
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